Pour faire face aux dégâts causés par les orages qui se sont abattus sur les vignobles beaunois, région et Etat passent à l’action, entre réunions, préconisations et solutions de fortune.
Place au bilan pour les vignobles de la Côte de Beaune touchés par les récentes intempéries. A ce stade des constatations, entre 1 700 et 2 000 hectares de vignes ont été touchés par l’épisode de grêle, causant, selon les parcelles, de 10 à 100 % de destruction. Ces dégâts devraient engendrer a minima une perte potentielle de 30 000 hectolitres pour la récolte 2013, indiquait hier le conseil régional.
Son président François Patriat s’est rendu hier à Volnay, Pommard, Savigny-lès-Beaune et Pernand-Vergelesses, à la rencontre des maires et des viticulteurs sinistrés. A leurs côté étaient présents Jean-Roch Gaillet, directeur régional de l’alimentation de l’agriculture et de la forêt, Michel Baldassini, vice-président du BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne) et Jean-Michel Aubinel, président de la CAVB (Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne).
Au cours des réunions qui se sont succédé, plusieurs mesures de court et moyen termes semblent avoir été envisagées.
Dans un communiqué, François Patriat fait le point sur les propositions visant à sortir de la situation dans laquelle l’orage les a plongé les exploitations viticoles sinistrées. « En premier lieu, indique le président du conseil régional, je vais immédiatement saisir le premier ministre, le ministre de l’agriculture et le ministre du budget sur la condition extrêmement fragile de certains viticulteurs de la côte de Beaune en particulier les jeunes et ceux qui viennent d’investir ».
Il poursuit : « J’ai proposé l’organisation d’une réunion, dès la rentrée, avec l’ensemble de la profession, les services de l’État (préfecture, alimentation agriculture et forêt, finances et douanes), la Mutualité Sociale Agricole et les organismes bancaires et d’assurance. Elle devra permettre de mettre en œuvre les exonérations et étalement de charges, le report des annuités d’emprunt et des cotisations sociales. Elle devra également statuer, avant la campagne de vendange 2013, sur la possibilité d’effectuer des achats de raisin de la même appellation pour compenser les pertes subies. Cette réunion doit permettre, par ailleurs, d’engager une réflexion pour évaluer le système d’assurance et permettre de le rendre plus incitatif afin que le plus grand nombre y adhère. »
Enfin, François Patriat est revenu sur la possible mise en place de dispositifs anti-grêle : « ce nouvel épisode calamiteux révèle l’intensité et la répétition de phénomènes climatiques toujours plus violents. Au plan régional, je vais donc engager un travail collectif de prospective pour mieux prendre en compte la prévention et la gestion du risque climatique. Il comprendra notamment des travaux d’étude sur les dispositifs de prévention des effets de la grêle. »
Le ministère « solidaire »
Ce vendredi matin, Stephane Le Foll, ministre de l’agriculture, assure de sa solidarité les vignerons touchés et insiste, dans un communiqué, sur la mobilisation de l’Etat.
Pour répondre aux difficultés des viticulteurs, le ministre annonce qu’ils pourront « solliciter un dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti pour les parcelles touchées par la grêle. Sur ce point les maires pourront formuler au nom de l’ensemble des contribuables concernés de leur commune une demande collective auprès des services fiscaux. » Ils pourront aussi « solliciter auprès des caisses MSA une prise en charge de cotisations sociales. Ces dernières mobiliseront à cet effet l’enveloppe de crédits d’action sanitaire et sociale qui leur est allouée. »
Stéphane Le Foll demande par ailleurs « aux établissements financiers de prendre en compte cette situation exceptionnelle et de proposer aux viticulteurs sinistrés les solutions leur permettant de passer ce cap difficile ».